Neuf
liseret

Construction de 58 logements collectifs

ZAC Coteaux-Beauclair - lot B2B, 93110 Rosny-sous-Bois

Maîtrise d’ouvrage :
LOGIREP

Maîtrise d’œuvre :           
CODA Architectes mandataire
CET BET Structure - Thermique - Fluides - Economiste

ENDROITS EN VERT Paysagiste - VRD
CAP HORN Acousticien

Surface :
3469 m² SDP

Coût de l’opération :
6 230 000 € HT

Calendrier :
Concours 2019

Label :
NF Habitat HQE "Très Performant"
E+/C- profil E3/C2
BiodiverCity

Le projet trouve sa genèse dans la création de la ZAC Coteaux-Beauclair, en lien avec l’arrivée de la station de métro du même nom dans le cadre du prolongement de la ligne 11. En 2022, la zone sera ainsi à 25 minutes de métro de la station Châtelet, en plein cœur de Paris, ce qui est source d’opportunités de développement considérables pour la ville de Rosny-sous-Bois.

Ainsi, l’Eco-Quartier de la ZAC Coteaux-Beauclair envisage un ensemble immobilier mixte qui mêle toutes les facettes de la ville contemporaine, avec bien sûr du logement, mais aussi des activités et des immeubles tertiaires, ainsi que des commerces, le tout pour une SDP totale de près de 103 000m² pour environ 1300 logements neufs, dont 30% de logements sociaux.

Le site d’étude se localise au bord du boulevard Gabriel Péri (RN302) à Rosny-sous-Bois (93110). Il s’assoie sur un des coteaux de la butte, surmonté par le quartier de la Boissière largement marqué par une architecture datant des années 1970. En bas des coteaux, une importante zone commerciale et d’activité s’étend le long des autoroutes A3 et A86, ainsi que d’autres axes ferroviaires et routiers majeurs.

Les contraintes programmatiques, notamment vis-à-vis du profil E3/C2 de l’expérimentation E+/C-, ont orienté dès les premiers stades de l’étude notre réponse architecturale. En effet, nous avons considéré que dans les matériaux de constructions structurels à notre disposition, les panneaux de bois lamellé-croisés (Cross-Laminated Timber ou CLT) étaient les plus à même de fournir un bilan carbone intéressant. Un mètre cube de CLT contient l’équivalent de 700kg de carbone soustrait à l’atmosphère pendant la croissance des arbres utilisés pour sa fabrication. Une structure en CLT est également 5 fois plus légère qu’une structure béton, ce qui nécessite de fait des fondations moins épaisses, et donc moins de mètres cubes de béton coulé. Une étude de la société Carbone 4 – réalisée, certes, pour le compte de Woodeum qui commercialise le CLT en France – avance même le chiffre d’une division par 3 de l’empreinte carbone du gros-œuvre d’un immeuble réalisé en CLT par rapport à un GO béton.

En CLT, il était toutefois impossible d’avoir une continuité structurelle entre le bâtiment et les espaces extérieurs rapportés types balcons et loggias, pour des raisons de capillarité et d’acoustique. Qui plus est, le recours au CLT pour ces éléments aurait nécessité des épaisseurs structurelles qui seraient venu alourdir le dessin de la façade. Afin de présenter la plus grande légèreté dans son traitement, nous avons donc opté pour des éléments structurels métalliques rapportés au corps de bâtiment.

Sur le boulevard, notre réflexion nous a poussés à découper la façade visible depuis l’espace public afin de retrouver des proportions plus adéquates à un environnement urbain en cassant la massivité de ce premier bâtiment et de renforcer la verticalité du projet. Cela continue une réflexion déjà portée par le bâtiment existant voisin qui part ses balcons, loggias, tente de rompre les grandes masses du projet ou par le projet du lot B2a via les loggias accolées à notre parcelle.

Pour cela, nous souhaitions créer visuellement une faille qui viendra scinder le bâtiment sur rue. Elle se traduira au niveau du socle comme une faille dans la matière en évidant le volume bâti, elle sera également soulignée dans le corps du bâti et en attique par un traitement de façade différent. Dans les étages courants, les loggias seront donc interrompues au droit de la faille donnant sur des chambres uniquement. Les matériaux de façade y seront différemment traités du reste du corps bâti. En attique enfin, cette faille se retrouvera à nouveau marquée par la volumétrie au travers d’un patio, mais également par la matière en jouant sur une différence de matériau de façade entre ce patio et les autres murs de l’attique.

Afin de faire écho aux constructions existantes et à venir du quartier, ainsi que pour diviser visuellement le projet pour lui donner une échelle moins massive, nous avons développé un travail sur la distinction des strates du socle, du corps et des attiques des bâtiments.

Ainsi, les socles seront traités dans des matériaux minéraux en béton clair. Ils seront largement poreux avec un porche en double hauteur qui fera partie de la faille qui traverse le bâtiment sur rue. La rampe d’accès au parking sera également ouverte sur le cœur d’îlot, offrant donc aux passants des vues sur le cœur d’îlot pour susciter leur intérêt et créer des respirations dans cette masse construite.

Les corps des bâtiments arboreront quant à eux des matériaux simples et épurés, à savoir un enduit blanc, mis en valeur par les éléments ajoutés des espaces extérieurs, balcons et loggias, qui eux seront en structure métallique. Seule la façade sur rue sera à ce niveau bardée de bois à l’intérieur des loggias, le protégeant ainsi d’un vieillissement prématuré lié à l’exposition aux intempéries. Les nez de dalles des loggias seront recouvertes d’une couvertine métallique blanche qui complètera la protection volumétrique des loggias sur le bois.

Enfin, les attiques seront composés de volumes en retrait, permettant un apport lumineux optimal en cœur d’îlot. Cela allègera l’aspect général du projet qui atteindra le R+6 sur rue et même le R+8 sur cour. Les retraits alors créés laisseront la place d’aménager des terrasses sur lesquelles les logements pourront alors s’ouvrir.

Les aménagements extérieurs ont été conçus comme une réelle continuité avec le bâti et les intérieurs. Aux courbes voluptueuses, ils adoucissent la hauteur et la géométrie du bâti en habillant notamment les pieds de bâti. Espaces communs et privatifs ont été répartis afin de permettre un usage des espaces par l’ensemble des résidents, tout en préservant l’intimité de chacun. Ainsi un jeu d’ouverture/fermeture a été mis en place, guidant le regard sur le centre de Rosny ou le plateau d’Avron.